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Parmi tous les tarifs, celui de la DOUANE. C’est une forme
populaire de l’arabe diwane, dans l’expression diwane al-
joumrouk, « bureau de perception des droits (sur les
marchandises) », à savoir dwane, qui est passé en ancien italien et
en latin médiéval de Sicile (dovana, fin du XII siècle, devenu
dogana) et de là en français.
Le vocable arabe est lui-même un emprunt au persan diwan. Dès
les années 1280, le mot français, alors écrit dohanne, désigne
l’édifice où les droits sur les marchandises sont perçus puis, au
XIV siècle, l’administration chargée de cette perception (appelée
en arabe joumrouk), et enfin les droits eux-mêmes.

Depuis la fin du XIII siècle, les employés des douanes sont
appelés douaniers (dohanniers en 1281), et le mot s’est appliqué
familièrement aux employés d’octroi, à Paris, avec l’exemple
célèbre du douanier Rousseau, patron des peintres dits « naifs ».

« Là où il y a du commerce, il y a des douanes », écrivait
Montesquieu dans l’esprit des lois. Le mot, en effet, associé à
l’idée de commerce international, suggère les frontières et les
passages surveillés. Dans les aéroports, la douane voisine avec la
police. Aussi bien, le verbe dédouaner, d’abord employé pour
« retirer une marchandises de la douane en acquittant des droits »,
est plus souvent employé au figuré, pour « libérer d’une suspicion
morale »

Extrait du livre d’Alain Rey « le voyage des mots »

Quai des brumes mars 2016 Page 5
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